Par
François Guélin, Sylvain Sainnier et Hugo Samain.
I
- Introduction :
Voici
maintenant cinq ans qu’un petit groupe de travail s’est créé en
Auvergne pour travailler avec la méthode du Distance Sampling. Nous
sommes 6 ou 7 à être capables de faire fonctionner le logiciel
Distance avec ses subtilités et près de 45 ornithologues, dans
l’Allier ou le Puy-de-Dôme, ont pu, ces dernières années,
apprendre sur le terrain à pratiquer le Distance Sampling. Les
résultats obtenus dans nos enquêtes de terrain sont très
intéressants pour estimer les populations d’oiseaux communs. Ces
études ont été menées avec des protocoles conçus spécifiquement
pour le DS : échantillonnages systématiques et relevés précis
des distances.
Nous
nous sommes demandé si les comptages SHOC, où des valeurs de
distance sont spécifiées, pourraient être exploités aussi par la
méthode du Distance Sampling. Nous avons donc décidé de regarder
de plus près les données SHOC obtenues en Auvergne ces deux
dernières années.
Le
programme SHOC, organisé par le Muséum National d’Histoire
Naturelle, est basé sur des comptages visuels et auditifs
d’oiseaux à partir de transects le long desquels l’observateur
se déplace. Une paire de jumelles peut être utilisée pour aider à
la détermination. Le transect est parcouru à pied, en marchant à
environ 4 km/heure (www.vigienature.fr,
2020). Le site de comptage est un carré de 2 km x 2 km tiré au sort
dans un rayon de 10 km autour de la commune indiquée par
l’observateur (ce qui créé automatiquement un biais, puisqu’en
Auvergne, par exemple, la répartition des observateurs est vraiment
très hétérogène). 10 transects d’environ 300 mètres (min. 250
et max. 350 mètres, soit 3 kilomètres de transects par carré au
total) sont positionnés dans chaque carré, placés bout à bout et
traversant les habitats majoritaires du carré. Deux passages
sont effectués, un en décembre et un en janvier. Sur le site du
Muséum, un petit message est très explicite : « Pourquoi
noter les distances ? Ces informations permettent de calculer
les probabilités de détection des différentes espèces,
indispensables pour que les tendances d’évolution des
populations obtenues soient fiables. ». C’est donc bien
une exploitation par Distance Sampling.
II
- Matériel & méthode
A :
Échantillonnage
Nous
avons été assez déçus car en prenant les deux derniers hivers
2018-2019 et 2019-2020, seuls 27 carrés échantillons SHOC étaient
disponibles sur les quatre département auvergnats (voir carte du
document 1 ci-dessous)
- Document 1 : emplacement des 27 carrés SHOC en Auvergne en 2019-2020
Sur
ces 27 carrés, nous avons
6 carrés dans
l’Allier , 3 dans le Cantal , 1 seul en Haute-Loire , et 17 dans le
Puy-de-Dôme. Ce mauvais échantillonnage régional nous a convaincu
qu’il fallait nous restreindre au département du Puy-de-Dôme (17
carrés) pour analyser les données (Document 2) .
Même
avec cette limitation, on voit très bien que les carrés
échantillonnés sont tous regroupés dans la partie centrale du
département où habitent les observateurs. Nous avons considéré
que ces 17 carrés permettent de circonscrire une zone d’environ
200 000 hectares, tout en gardant à l’esprit que la Limagne, par
exemple, n’est pas couverte par l’enquête (on peut comprendre
que peu d’ornithologues veuillent recenser des zones quasi-vides).
B :
Méthode :
Nous
avons choisi d’analyser seulement les espèces avec plus de 100
données individuelles. 19
d’entre elles seulement répondent à ce premier critère (document
3). Un autre critère important pour la méthode du Distance Sampling
est de savoir si les individus sont observés un par un, ou bien par
groupe ou « cluster » (n individus de la même espèce
observés à un temps t et à une distance x). Nous avons donc
calculé pour chaque espèce la moyenne d’individus par groupe,
pour déterminer quelles seraient les espèces analysées par
« cluster » et celles qui le seraient individuellement.
Le choix a été fait de considérer comme grégaires, les espèces
dont la
moyenne d’individus par groupe dépassait 3. Neuf espèces rentrent
dans cette catégorie: de la Tourterelle turque (moyenne 3,1 ind/
groupe) à l’Alouette des champs (moyenne 24,8 ind/ groupe).
Par
la suite, nous avons analysé les espèces grégaires avec l’option
« cluster » du logiciel Distance et éliminé celles qui
n’atteignaient pas le nombre minimal de 20 groupes. Le choucas,
malgré ses 148 données individuelles est donc éliminé car seuls
10 groupes de cette espèce ont été notés sur les deux hivers, ce
qui est très insuffisant. Il ne reste donc que 18 espèces à
analyser (document 3).
Doc
3 Les espèces
fréquentes du SHOC en Centre Puy-de-Dôme
|
Nb
d’Ind.
Avec
n>100
|
Nb
de Groupes
avec
n>20
|
Nb
d’ind. / Nb groupe
=
Grégaire si n>3
|
Type
d’analyse avec le logiciel Distance
|
Merle
noir
|
746
|
371
|
2,0
|
Analyse
individuelle
|
Mésange
charbonnière
|
585
|
293
|
2,0
|
Analyse
individuelle
|
Corneille
noire
|
347
|
194
|
1,8
|
Analyse
individuelle
|
Mésange
bleue
|
327
|
195
|
1,7
|
Analyse
individuelle
|
Pie
bavarde
|
186
|
123
|
1,5
|
Analyse
individuelle
|
Grive
draine
|
143
|
97
|
1,5
|
Analyse
individuelle
|
Geai
des chênes
|
231
|
177
|
1,3
|
Analyse
individuelle
|
Rougegorge
|
185
|
154
|
1,2
|
Analyse
individuelle
|
Pic
épeiche
|
107
|
102
|
1,0
|
Analyse
individuelle
|
Alouette
des champs
|
1015
|
41
|
24,8
|
Analyse
par "clusters"
|
Linotte
mélodieuse
|
453
|
29
|
15,6
|
Analyse
par "clusters"
|
Etourneau
sansonnet
|
2434
|
161
|
15,1
|
Analyse
par "clusters"
|
Moineau
domestique
|
1165
|
121
|
9,6
|
Analyse
par "clusters"
|
Pigeon
ramier
|
746
|
104
|
7,2
|
Analyse
par "clusters"
|
Pinson
des arbres
|
1441
|
250
|
5,8
|
Analyse
par "clusters"
|
Chardonneret
élégant
|
185
|
33
|
5,6
|
Analyse
par "clusters"
|
Mésange
à longue queue
|
113
|
25
|
4,5
|
Analyse
par "clusters"
|
Tourterelle
turque
|
236
|
75
|
3,1
|
Analyse
par "clusters"
|
Choucas
des tours
|
148
|
10
|
14,8
|
Non
analysé
|
Les
distances
étant notées
dans des classes de 0-25, 25-100 ,100-200 et plus de 200 m, les
valeurs
importées dans le logiciel Distance sont fixées par défaut à la
médiane de chaque classe. Le logiciel est ensuite paramétré pour
travailler en 3 ou 4 classes de distance (selon qu’on conserve ou
non la classe > 200 m). La méthode d’analyse consiste à
trouver, pour chaque espèce, le meilleur modèle mathématique pour
représenter nos données, à partir duquel la population pourra être
estimée. Cinq modèles ont été utilisés (Half-normal
cosine, Hazar rate cosine et polynomial, Uniform cosine et
polynomial). Nous avons réalisé deux tests consécutifs pour
chaque espèce : un avec quatre classe de distances, et un
second avec trois seulement (en annulant les données obtenues
au-delà de 200 m). L’analyse s’est faite soit en mode
« classique » individuel (1 oiseau = 1 distance), ou
avec l’option « cluster » si le nombre d’individus
par groupe est supérieur à 3 (un groupe d’oiseaux = une
distance). En mode Cluster le logiciel Distance calcule d’abord la
probabilité de détection des groupes en fonction de la distance
(comme il le ferait avec les analyses classiques par individus) puis
propose 2 options (nous résumons):
-
simplement multiplier l’estimation du nombre de groupes par la
moyenne du nombre d’individus par groupe
-
ou bien, sachant que la probabilité de détection d’un groupe
dépend de la distance mais aussi de la taille de ce groupe, le
logiciel propose d’améliorer la qualité de l’estimation en
réalisant une régression mathématique entre la probabilité de
détection et la taille des groupes. Cela permet - parfois - de
réévaluer la moyenne arithmétique de taille des groupes,
qui a tendance à être sur-évaluée, les grands
groupes étant plus facilement identifiés à grande distance.. Si ce
calcul n’est pas statistiquement significatif, il permute
automatiquement vers la première méthode.
Nous avons donc choisi cette option.
Pour
le choix de la meilleure estimation, les critères sont d’abord le
plus faible AIC, puis le test du Khi2 (pas toujours possible avec
seulement 3 ou 4 classes de distance), et le coefficient de variation
de la densité qui doit être le plus bas possible. Les analyses ont
toutes été effectuées deux fois par deux personnes différentes.
Le
tableau ci-dessous (document 4) fait la synthèse des meilleures
analyses (AIC, Khi2 p et D CV) retenues pour chaque espèce. Les
estimations de densité (min/max à 95 % et estimation
principale) sont indiquées, pour 1 kilomètre carré.
Doc
4 : résultats des analyses
|
Ind.
ou groupes
|
N
|
Classes
de distance
|
Khi2
p
|
D
CV %
|
Dmin
Ind/km²
|
Densité
Ind/km²
|
D
max Ind/km²
|
Alouette
des champs (Alauda arvensis)
|
Groupes
|
41
|
4
|
0,08
|
52
|
5,4
|
14,5
|
39,1
|
Chardonneret
élégant (Carduelis carduelis)
|
Groupes
|
33
|
4
|
0,31
|
49
|
6,5
|
16,4
|
41,6
|
Corneille
noire (Corvus corone)
|
Ind.
|
347
|
4
|
0,98
|
18
|
3,0
|
4,4
|
6,4
|
Etourneau
sansonnet (Sturnus vulgaris)
|
Groupes
|
161
|
4
|
-
|
28
|
50,5
|
86,4
|
147,9
|
Geai
des chênes (Garrulus glandarius)
|
Ind.
|
216
|
3
|
-
|
24
|
4,7
|
7,6
|
12,2
|
Grive
draine (Turdus viscivorus)
|
Ind.
|
143
|
4
|
0,17
|
24
|
1,5
|
2,5
|
4,1
|
Linotte
mélodieuse (Carduelis cannabina)
|
Groupes
|
29
|
4
|
0,39
|
45
|
10,9
|
26,0
|
62,7
|
Merle
noir (Turdus merula)
|
Ind.
|
746
|
4
|
0,31
|
25
|
35,7
|
59,5
|
99,2
|
Mésange
à l. queue (Aegithalos caudatus)
|
Groupes
|
25
|
4
|
0,53
|
39
|
4,6
|
9,7
|
20,6
|
Mésange
bleue (Cyanistes caeruleus)
|
Ind.
|
327
|
4
|
0,87
|
21
|
27,6
|
41,6
|
62,7
|
Mésange
charbonnière (Parus major)
|
Ind.
|
584
|
3
|
-
|
26
|
53,7
|
89,1
|
147,8
|
Moineau
domestique (Passer domesticus)
|
Groupes
|
121
|
3
|
-
|
29
|
70,2
|
124,4
|
220,5
|
Pic
épeiche (Dendrocopos major)
|
Ind.
|
107
|
4
|
0,21
|
41
|
2,4
|
5,2
|
11,6
|
Pie
bavarde (Pica pica)
|
Ind.
|
157
|
3
|
0,67
|
42
|
1,6
|
3,8
|
9,0
|
Pigeon
ramier (Columba palumbus)
|
Groupes
|
104
|
4
|
-
|
39
|
9,3
|
19,6
|
41,5
|
Pinson
des arbres (Fringilla coelebs)
|
Groupes
|
248
|
3
|
-
|
29
|
71,6
|
126,6
|
223,9
|
Rougegorge
familier (Erithacus rubecula)
|
Ind.
|
185
|
4
|
0,31
|
24
|
14,7
|
23,4
|
37,3
|
Tourterelle
turque (Streptopelia decaocto)
|
Groupes
|
75
|
4
|
-
|
62
|
6,5
|
19,9
|
61,3
|
IV
– Discussion
En
2019, nous avions testé les résultats du STOC (non publié, mais
pour comprendre pourquoi, voir :
http://distancesampling.blogspot.com/p/traiter-les-donnees-stoc-par-distance.html) :
nos conclusions étaient plutôt pessimistes, en constatant l’allure
des courbes, souvent incohérentes, probablement à cause d’erreurs
de notation des tranches de distances par les observateurs.
Dans
le cas du SHOC, au contraire, nous obtenons souvent des graphes assez
cohérents, c’est-à-dire des fonctions décroissantes de
probabilité de détection (voir documents 5, 6, 7, 8).
Doc. 5 : Courbe de probabilité de détection de l’Alouette des champs – Alauda arvensis . (Clusters – 4 classes de distance)Doc. 6 : Courbe de probabilité de détection du Merle noir – Turdus merula . (Analyse individuelle – 4 classes de distance)
Doc.
7 : Courbe
de probabilité de détection du
Pinson des arbres – Fringilla coelebs
. (Clusters – 3 classes de distance)
|
Doc.
8 : Courbe
de probabilité de détection de
la Mésange charbonnière – Parus major
(Analyse individuelle – 3 classes de distance)
|
Avec
ces 19 espèces, les résultats obtenus sont donc acceptables, mais
souvent les fourchettes d’estimation sont extrêmement larges,
conséquences de l’échantillonnage faible, des
classes de distances assez larges et du
petit nombre de classes. Pour les espèces grégaires, les
coefficients de variation de la densité sont tous très élevés, ce
qui est
logique puisque la répartition des individus est par définition en
agrégats : l’espèce peut être totalement absente d’un
transect et très abondante sur le suivant. Les tests de Khi 2 sont
corrects
voire très bons pour la moitié des espèces, médiocres pour les
autres (<0,30).
Comme
pour nos tests sur les points STOC, nous nous sommes posé la
question de la précision de notation des distances. Après des
centaines d’heures de terrain de travail collectif avec notation de
distances sur plan, nous savons que cet exercice est difficile, même
pour les ornithologues les plus expérimentés. En milieu découvert,
rien n’est plus compliqué que de définir si une alouette est à
moins ou plus de 25 m. Il est probable que le taux d’erreur soit
important. Les observateurs ont-ils tous le même biais (par exemple
sous-estimer les distances?) ou bien la somme de leurs erreurs
est-elle compensable ? Nous ne pouvons pas le dire.
En
tout cas, il nous semble important que pour
les protocoles SHOC (et STOC), l’accent soit mis sur la qualité de
notation des distances. L’observateur a tout intérêt à prendre
régulièrement des repères sur le terrain pour bien situer les deux
premières tranches de distance, cruciales en
Distance Sampling.
Il
est probable que la méthode SHOC, qui autorise le suivi de chemins
existants, entraîne aussi un biais systématique lié aux
milieux et à la méthode du transect (ce biais est moindre dans le
cas d’un échantillonnage par points): les chemins en milieu
agricole, suivis par les observateurs, sont bordés de haies, et
beaucoup
d’oiseaux sont concentrés dans ces milieux linéaires, à très
courte distance de l’observateur. Cela entraîne donc forcément
une surestimation des populations. Les graphes de probabilité de
détection sont assez typiques avec une première colonne très haute
(exemple du Merle noir, voir doc 6), et une seconde colonne très
basse (nous sommes dans les cultures,
il n’y a pas de merles !). Il n’y a pas de possibilité de
troncature à courte distance par le logiciel à cause du faible
nombre d’intervalles : la troncature enlèverait toute la
première colonne – la plus importante – du graphe, n’en
laissant que 2 ou 3 selon les cas ! Il est difficile de lever
ce biais sur le terrain: il faudrait soit passer en points
d’écoute (mais avec d’autres défauts inhérents à ce type de
relevé), soit essayer pour l’observateur de NE PAS suivre les
chemins systématiquement. Les estimations de populations d’oiseaux
hivernants liés aux haies sont-elles surestimées ?
Pour
tenter d’évaluer la valeurs de nos estimations de populations,
nous aurions voulu
les confronter à d’autres études dans la région. Mais il
n’existe qu’une seule
étude en Auvergne qui fournisse des estimations des
populations d’oiseaux hivernants communs sur de grandes surfaces:
elle concerne la Réserve Naturelle Nationale du val d’Allier, sur
« seulement » 1450 ha avec
des milieux très particuliers. Toutes les autres
références régionales sont basées sur des comptages relatifs avec
des indices d’abondance (IKA) et sont souvent anciennes. Nous
n’avons donc pas de base comparative pour valider tout ou partie de
nos résultats.
Une
autre manière d’évaluer la fiabilité des données obtenues par
DS est d’extrapoler les résultats de densité pour examiner leur
cohérence générale: si on multiplie les valeurs obtenues sur 1
km² par la surface d’une commune (en moyenne 20 km² en Auvergne),
certaines valeurs (Doc 9) paraissent – intuitivement, mais nous
pouvons largement nous tromper - trop élevées pour ne pas refléter
des erreurs (par
exemple Etourneau, Alouette , Linotte) alors que
d’autres semblent assez cohérentes : Moineau, Mésanges,
Rougegorge, Chardonneret, Merle, Pic épeiche ...
Extrapolation
des résultats
|
Résultats
du SHOC Centre Puy-de-Dôme 2018
|
Extrapolation
à une commune moyenne de 20 km²
|
||||
Dmin
Ind/km²
|
Densité
Ind/km²
|
D
max Ind/km²
|
Nb min Ind.
|
Nb Ind.
|
Nb max Ind.
|
|
Alouette
des champs (Alauda arvensis)
|
5,4
|
14,5
|
39,1
|
108
|
290
|
782
|
Chardonneret
élégant (Carduelis carduelis)
|
6,5
|
16,4
|
41,6
|
130
|
328
|
832
|
Corneille
noire (Corvus corone)
|
3
|
4,4
|
6,4
|
60
|
88
|
128
|
Etourneau
sansonnet (Sturnus vulgaris)
|
50,5
|
86,4
|
147,9
|
1 010
|
1 728
|
2 958
|
Geai
des chênes (Garrulus glandarius)
|
4,7
|
7,6
|
12,2
|
94
|
152
|
244
|
Grive
draine (Turdus viscivorus)
|
1,5
|
2,5
|
4,1
|
30
|
50
|
82
|
Linotte
mélodieuse (Carduelis cannabina)
|
10,9
|
26
|
62,7
|
218
|
520
|
1 254
|
Merle
noir (Turdus merula)
|
35,7
|
59,5
|
99,2
|
714
|
1 190
|
1 984
|
Mésange
à l. queue (Aegithalos caudatus)
|
4,6
|
9,7
|
20,6
|
92
|
194
|
412
|
Mésange
bleue (Cyanistes caeruleus)
|
27,6
|
41,6
|
62,7
|
552
|
832
|
1 254
|
Mésange
charbonnière (Parus major)
|
53,7
|
89,1
|
147,8
|
1 074
|
1 782
|
2 956
|
Moineau
domestique (Passer domesticus)
|
70,2
|
124,4
|
220,5
|
1 404
|
2 488
|
4 410
|
Pic
épeiche (Dendrocopos major)
|
2,4
|
5,2
|
11,6
|
48
|
104
|
232
|
Pie
bavarde (Pica pica)
|
1,6
|
3,8
|
9
|
32
|
76
|
180
|
Pigeon
ramier (Columba palumbus)
|
9,3
|
19,6
|
41,5
|
186
|
392
|
830
|
Pinson
des arbres (Fringilla coelebs)
|
71,6
|
126,6
|
223,9
|
1 432
|
2 532
|
4 478
|
Rougegorge
familier (Erithacus rubecula)
|
14,7
|
23,4
|
37,3
|
294
|
468
|
746
|
Tourterelle
turque (Streptopelia decaocto)
|
6,5
|
19,9
|
61,3
|
130
|
398
|
1 226
|
Conclusions
L’échantillonnage
du SHOC, s’il est probablement suffisant pour une analyse nationale
(?), ne l’est pas pour une exploitation régionale correcte des
données, et encore moins départementale. Outre le faible nombre de
carrés, leur répartition pose problème. Il faudrait donc augmenter
très considérablement le nombre de carrés, et pour cela convaincre
les ornithologues de l’intérêt de ce suivi SHOC. On
peut penser que le nombre de données nécessaires pour obtenir des
fourchettes de densité fiables doit être d’au moins une centaine.
Pour atteindre ce chiffre (et pour un nombre d’espèce suffisant,
par exemple les 50 espèces les plus fréquentes), une centaine de
carrés SHOC nous semble un bon objectif sur un groupe de 4
départements (sur deux ans on obtient 2x2x3x100 = 1200 km
d’échantillonnage) . S’il s’agit d’un objectif
départemental, il faut imaginer cette centaine de circuits sur un
seul département (ce qui fait beaucoup, à moins que l’on ne mène
ces comptages sur 4 ans au lieu de deux).
La
mauvaise répartition des carrés en Auvergne découle aussi de la
répartition très inégale des observateurs : quand on propose
de choisir un carré à moins de 10 kilomètres de l’adresse de
l’ornithologue, cela réduit considérablement la prospection de
certaines zones. Ce critère de choix des carrés ne nous semble pas
adapté à un bon échantillonnage régional. La perspective
d’évaluations fiables de populations d’oiseaux communs nécessite
d’envisager le tirage au sort de carrés témoins sans la
contrainte de l’adresse du futur observateur, avec toute
l’organisation qui doit accompagner ce type d’enquête. Les
observateurs doivent aussi être extrêmement sensibilisés à la
nécessité d’obtenir des évaluations de distance les plus fiables
possible, ce qui n’est peut-être pas le cas actuellement.
remerciements :
Merci
à Jean-Philippe Meuret pour la mise en forme complexe des données
en tableur excel et fichiers d’imports, à partir de l’extraction
d’observations de www.faune-auvergne.org.
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